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Colloque « Les réseaux sociaux : les nouveaux maîtres de l’information ? »

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colloque_clemi-27 Tel est le sujet du 11e Colloque du CLEMI*, ce mardi 19 novembre à l’Arc Scène nationale du Creusot(71). Une journée au cours de laquelle 5 intervenants journalistes et sociologue ont tenté de répondre à diverses questions concernant les réseaux sociaux qui envahissent notre vie actuelle ou seulement analyser leurs évolutions. Un public composé d’enseignants et d’élèves avec la présence de Carole Helpiquet chargée de la formation et des académies au CLEMI national. Plus de 150 personnes présentes à cet événement gratuit, ouvert à tous, organisé par Nathalie Barbery et Dominique Gaye du Clemi Dijon.

 video-icone-7497-96_resized Tout le colloque filmé en vidéo par 4 caméras…!

colloque_clemi-9Apparu dans les années quatre-vingt-dix pour permettre des échanges entre personnes (retrouver des amis d’école, des ex-collègues, parler à ses proches…), il s’avère qu’aujourd’hui, ces réseaux sociaux ont pris une autre dimension dans nos vies et notamment celle des journalistes, qui diffusent l’information. Dominique Gaye, coordinateur au CLEMI de l’académie de Dijon, introduit cette journée : « Les réseaux sociaux ont changé la pratique journalistique, la façon d’informer les gens. Certains parlent d’une révolution technologique aussi importante que l’imprimerie. L’univers du journalisme est touché… Avec les réseaux sociaux, serons-nous tous demain journalistes ? » Le débat est lancé, tous ont traité le sujet à leurs manières, toutes aussi explicites les unes que les autres.

colloque_clemi-14colloque_clemi-36Dominique Cardon, sociologue français au laboratoire des usages de France Télécom et chercheur associé au Centre d’études des mouvements sociaux, École des hautes études en sciences sociales a analysé l’évolution des réseaux sociaux. Il déclare, diagrammes à l’appui : « Ça a changé la société ! Le projet initial d’internet était l’idée d’une mise en conversation de la société ». Il remarque le fait qu’internet a modifié la forme d’espace public avec les réseaux sociaux. C’est-à-dire qu’une personne peut parler à une autre en public. Pour lui, le rôle des journalistes est dorénavant de filtrer l’information, car si on enlève cette possibilité de filtrer, on trouve n’importe quoi sur internet. Il évoque le terme « nouvelle sociologie d’expression » pour désigner les réseaux sociaux.

Il cite au cœur des réseaux sociaux : Facebook, avec plus de 24 millions de comptes actifs en France et plus de 1 milliard 200 millions dans le monde. Il précise : « Il y a 3 types d’amis Facebook selon le degré d’affinité et la fréquence de relations : les proches puis les fréquents et les contextuels. On discute avec les gens qu’on connaît bien, mais on laisse une place aux autres (les contextuels nommés liens faibles) qui permettent de s’ouvrir sur le monde, chose à laquelle le réseau de proximité ne peut faire, car on partage très souvent des intérêts communs. Le meilleur moyen de trier les informations qui nous intéressent est de trier nos amis ! »

colloque_clemi-56Pour Nathalie Barbery, responsable de la formation au Clemi Dijon, organisatrice du colloque, cette journée est importante. Elle explique : « Depuis 11 ans, on fait des colloques pour analyser les mutations des médias et les enjeux que ça peut avoir sur l’information. Le but est de rendre compte de la situation aux enseignants de l’académie. Les intervenants sont choisis par rapport à leurs écrits, leurs professions ».

Quand on demande de répondre à la question menant le débat du jour “Les réseaux sociaux : les nouveaux maîtres de l’information ?, Charlotte, en Master 1 MEEF répond : “Maître c’est un terme fort, mais il joue un rôle important, c’est sûr”. Céline, professeur de français à Arnay-le-Duc confie : “Non je ne pense pas, mais ils influent partiellement sur le comportement des gens. Aujourd’hui, j’ai pris conscience que ce n’était pas une source d’inquiétude. M. Cardon, intervenant m’a largement éclairé sur la maîtrise qu’on pouvait en faire”.

Nathalie Barbery déclare : “Je pense qu’aujourd’hui on ne peut pas faire de l’information sans réseaux sociaux. On a beaucoup parlé de Twitter et Facebook, mais il existe aussi des réseaux sociaux professionnels comme Viadéo. C’est par ce biais que j’ai pu contacter les personnes pour organiser le colloque”. Elle ajoute : “Il faut être vigilant et très averti par rapport à l’information que ces réseaux diffusent. Donner une information, ne veut pas dire être journaliste. Journaliste, c’est un vrai métier, avec une très grande culture générale qui sait replacer l’information dans le contexte et élargir le sujet”.

colloque_clemi-43Le deuxième intervenant, Tupac Pointu, journaliste nouveaux médias/réseaux sociaux à l’AFP donne son avis sur le sujet : “Depuis Facebook, il y a eu une remise en question du rôle des journalistes. Ils ont un rôle de filtre. C’est une véritable chance pour plusieurs raisons : un accès facile à l’information et un gain de temps, ce qui facilite le travail des médias et accentue la transparence. Tout le monde peut témoigner de tout ! Très peu de choses vont rester dans l’ombre. Comment l’utilise-t-on ? Beaucoup d’informations proviennent de ces réseaux. Nous avons une cellule spéciale de veille et d’alerte à l’AFP”. Il ajoute : “Twitter est un levier de diffusion pour les médias”.

colloque_clemi-59Nouredinne Zidane, journaliste à France Inter, a expérimenté l’isolement médiatique connecté seulement à Facebook et Twitter, en 2010, il résume les conséquences : “On est parti d’une question ‘Est-ce que Facebook et Twitter permettent d’avoir une information fiable au même titre que les médias traditionnels ? ’. J’ai compris que c’était un outil d’alerte, n’importe qui peut être source d’information. Twitter est devenu pour nous journalistes un outil supplémentaire si on choisit bien ses interlocuteurs, ses abonnements. Depuis 2 ans, les comptes se sont multipliés dans la rédaction pour rechercher des informations. Twitter, on ne peut plus s’en passer professionnellement. Il ne faut cependant pas oublier que les réseaux peuvent être piratés”.

colloque_clemi-64Laurent Bainier, rédacteur en chef Pôle Magazine de “20 minutes” partage son ressenti sur l’évolution du travail de journaliste, axé sur le poste de rédacteur en chef : “Un rédacteur en chef était un animateur (qui gère une équipe) et un électeur (qui sélectionne le contenu de son média), aujourd’hui le poste devrait être réinventé en modifiant les fonctions”. Le rédacteur en chef, d’après lui devrait élargir ses missions au business de l’entreprise ou à la recherche de nouvelles formes de journalismes et déléguer ses tâches à d’autres personnes.

Il ajoute : “J’ai le sentiment que les réseaux sociaux nous poussent à nous reformer sur 3 questions : la curation, l’audience et les nouveaux journalistes”. D’après lui, Twitter est un outil de curation performant. L’audience, auparavant consultée par le rédacteur en chef lui-même de manière privée et secrète est dorénavant partagée sur les réseaux sociaux. Le nombre de cliques “like” pour Facebook par exemple est affiché à côté des reportages, il explique : “On est en permanence évalué et les chiffres de notre évaluation sont vus par tous. On s’est rendu compte qu’on pouvait se faire aider pour faire nos choix”. En effet, l’audience affichée (comptée en nombre de cliques) permet aux rédacteurs de savoir quels genres d’articles ou reportages plaisent au public et de sélectionner les futurs sujets en fonction de ces statistiques. À propos des nouveaux journalistes, il précise : “Ils n’ont pas le même rapport à la rédaction sans doute lié à la précarisation du métier et l’émergence des réseaux sociaux et l’impact que cela peut avoir dans une équipe”. Il évoque le fait que les journalistes soient également comparés en fonction de leur audience, ce qui crée un déséquilibre.

colloque_clemi-69Une journée clôturée par l’intervention d’Anne Élizabeth Liebmann, journaliste spécialisée Management Paris Ouest Nanterre créatrice d’événements.

En résumé : personne ne peut arrêter cette machine médiatique lancée ! Les réseaux sociaux présentent de nombreux avantages : un gain de temps, un accès facile à l’information, une transparence… Mais il faut savoir prendre du recul et faire le tri dans l’information, dans le choix de ses amis en contacts. Il est également conseillé de bien choisir ses réseaux sociaux en fonction de son utilité.

Les journalistes de leurs côtés continuent d’évoluer et d’adapter leurs supports, contenus et moyens de diffusions à leurs publics. Des formations pour filmer avec des Smartphones commencent même à être proposées ! L’information est toujours donnée par les journalistes et se différencie des informations diffusées sur les réseaux sociaux : les sujets sont nettement plus approfondis et constamment vérifiés et filtrés. Mais le débat n’est pas fermé… et les choses vont encore évoluer !

*CLEMI : Centre de Liaison de l’Enseignement et des Médias d’Information

 

 

 

 


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